Depuis le début de la saison, on se demande qui va succéder à Samson Elande, MVP de la dernière édition (2022-2023). "Succéder" parce qu'il n'est plus dans les calculs pour cette récompense pourtant il figurait dans la liste de Top 3 au début de la saison. Ses contre-performances et un temps de jeu réduit ont fait à ce qu'il soit écarté de la liste finale au profit du trio David Samson Ololo-Franck Nyembo Fataki (Speech)-Cuma Toto Noé. Dans ce championnat qui a une constellation de stars venues de plusieurs coins du pays et de plusieurs pays d'Afrique, faire cette liste n'a pas été facile mais en examinant scrupuleusement les performances de chacun de ces athlètes, ne pas les voir sur le podium ne serait qu'irrationnel.
DAVID OLOLO : PERFORMANT MALGRÉ TOUT
On dit souvent qu'il pèche quand il faut jouer le collectif. Étant une véritable force offensive pour son club, ne pas le voir prendre des risques serait illogique. Cette saison, sous réserve d'être contredit, personne n'a marqué plus que lui côté AMI-BK. Il a été avec l'équipe classée avant dernière au classement à celle qui est dans cette série de finales. Il a été élu plusieurs fois MVP de son équipe et ses performances ont fait rêver cette équipe qu'on pensait ne pas se qualifier pour la phase de 8, puis les play-offs et les finales. Même quand Landry Ndikumana, Mamadou Dioume et Clark Dushime étaient là, il rafflait les titres de MVP de plusieurs matchs malgré l'adversité. On peut dire que c'est le meilleur joueur côté AMI-BK et donc s'il faut voir d'un œil bien regardant, c'est le MVP côté AMI-BK et vu son impact sur les résultats, ses performances individuelles, le voir dans ce top 3 ne peut inquiéter personne.
Des questions :
1. Considérant qu'il a joué un rôle importantissime dans la résurrection d'un AMI-BK enterré dans tous les échos, peut-il être élu MVP de la saison ?
2. Est-il sous-coté cette saison seulement parce que son équipe était dans une période comateuse ?
3. Est-ce que ses stats doivent être ignorées simplement à cause de l'état de son équipe ?
Il y a lieu de reconsidérer nos jugements sur certains faits. Ololo a fait une excellente saison, contrairement à l'année passée avec Chaux Sport. Et lors de l'absence de Glody Rutakaza pour blessures et surtout avec le départ de joueurs venus du Burundi, il était devenu un acteur majeur de cette équipe. S'il faut voir AMI-BK, ne pas voir Ololo en premier, c'est s'aveugler volontairement.
FRANCK NYEMBO FATAKI ALIAS SPEECH : CE JOUEUR QUI, DÉSORMAIS, PEUT FAIRE TOUT
S'il y avait un trophée pour un Most Improved Player, cette saison, il faut dire que Fataki Nyembo (Speech) aurait à le remporter, sans ciller. Cependant, ce n'est pas une excuse pour dire qu'il ne mérite pas le trophée de MVP. Speech a été flamboyant depuis le début de la saison avec Chaux Sport malgré la présence de quelques grands noms recrutés dans cette équipe. Avec l'arrivée de Samson Elande, Elvis Mbese, David Kongor (Dikong), Ajak Samuel au début, personne n'allait miser sur Speech comme homme fort de son équipe. Le retour de Jonathan Monze ou encore l'arrivée de Tony Drileba avaient créé des doutes mais l'homme était là, performant comme au premier jour. Curieusement, c'est lui qui devient la véritable menace pour les équipes adverses. Ses dunks spectaculaires, ses lay-ups, ses contres autoritaires et désormais ses tirs à trois font de lui une fiabilité de son équipe pétrie de talents. Parfois on a tendance à penser que le meilleur joueur d'une équipe doit, nécessairement, avoir un profil d'ailier ou de meneur. Cependant, Speech a prouvé le contraire et on peut déjà le mettre n'importe où sur terrain et atteindre les résultats escomptés. C'est donc, évidemment, le MVP côté Chaux Sport cette saison. Il n'a pas connu une saison compliquée comme David Ololo avec AMI-BK. Il a été dans un bain chaud et dans un climat où on le juge à sa juste valeur. Mais il faut signaler qu'il est devenu plus que percutant en début de la phase retour. Il confirme en phase de 8 et en play-offs malgré que le match ait été plié dès le Game 1. Il était logiquement opposé à Cuma TOTO pour le titre de MVP. À l'absence de l'incontournable Cuma, des questions se posent :
1. Va-t-il être couronné MVP en cas d'un sacre de son équipe et à l'absence de Cuma ?
2. Serait-il logique de faire deux titres de MVP ? Donc un titre pour le MVP de la saison régulière et un autre pour celui qui a atteint les finales.
3. Est-il unanimement le MVP de cette saison si on compare ses stats avec celles des autres ?
CUMA TOTO : DEUXIÈME DERRIÈRE PERSONNE ?
Derrière la bonne saison du BC Caviar se cache le virevoltant Cuma. S'il y a quelqu'un qui a tout essayé pour Caviar, il est logique de ne pas oublier Cuma malgré son élimination. Depuis son arrivée en mars (?) dernier, il a su s'imposer dans cette équipe en la mettant sur ses épaules. S'il fallait énumérer les "menaces" de cette équipe, le nom de Cuma figurait en première position. Une désillusion lui a fait manquer les finales pourtant partis grands favoris avec Caviar pour un titre à la fin. Est-ce alors logique d'enterrer ses performances ?
On rappelle qu'il n'a perdu que deux matchs avec Caviar (contre Chaux Sport en phase retour et contre AMI-BK en play-offs). Il n'était pas sur la feuille du match lors de la défaite de Caviar contre Hodari.
Il a réussi à faire de son équipe une menace pour les autres équipes que même pour l'affronter, les adversaires avaient peur au ventre. Le spectacle traduit par ses cross-overs, no-look passes et surtout ses tirs tirs lointains (avec un record de 17 tirs à trois points dans un seul match) font de lui un joueur au profil atypique dans ce championnat. À son poste de prédilection (1), il peut être deuxième mais derrière personne dans tout le Kivu. Il avait tout pour être en finales mais le fatum a dit le dernier mot. De là ressortent alors une panoplie de réactions sur le titre de MVP qu'on lui collait du début jusqu'à son élimination en play-offs par AMI-BK :
1. Mérite-t-il ce titre même si son équipe n'a pas atteint les finales ?
2. Peut-on donc attribuer ce titre de MVP à Cuma et ignorer les finales qui auront, probablement, leur MVP ?
3. Peut-on dire que Cuma devance Speech en termes d'impact sur le résultat de son équipe ?
4. Peut-on abusivement dire que le REAL MVP n'est pas en finales cette saison ?
5. Quel scénario sanctionnera cette récompense cette saison ?
Beaucoup de questions qui manquent des réponses. Speech contre David Ololo (qui sont tous deux en finales) est largement favori mais contre Cuma, ça balbutie au point même que certains évitent la comparaison. S'il faut donc primer un MVP cette saison, ça devrait se jouer entre les deux mais en comparant leur saison régulière jusqu'en phase de 8, Cuma TOTO part largement favori. Mais son élimination en play-offs peut annihiler tous ses efforts. Il y a donc lieu de faire une comparaison songée entre ces deux grands messieurs pour voir qui récompenser.
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