Élections à la FECOFA : la FIFA reprend les rênes et mise sur Belinda Luntadila pour restaurer l’ordre

Dans un contexte électoral miné par les irrégularités et les tensions internes, la FIFA a décidé de prolonger le mandat du Comité de Normalisation de la FECOFA jusqu’au 31 décembre 2025. Cette décision,officialisée dans une correspondance du 2 juillet, s’accompagne d’un changement majeur : Madame Belinda Luntadila Nzuzi succède à Dieudonné Sambi à la tête du comité, marquant un tournant décisif dans la gouvernance du football congolais.

Une crise électorale sous haute tension

Depuis plusieurs mois, le processus électoral de la FECOFA est accusé de partialité, notamment au niveau des ligues nationales (LINAFOOT, LINAFF, LINAFJ). Des plaintes déposées auprès de la CAF ont révélé des incohérences entre la Commission électorale et celle de recours, mettant en péril l’intégrité du scrutin.

Face à ce chaos institutionnel, la FIFA, en collaboration avec la CAF, a mis en place un panel d’experts juridiques indépendants chargé d’auditer le processus et de garantir le respect des statuts. Aucun vote ne sera relancé sans un réexamen complet des candidatures.

Belinda Luntadila : une juriste au parcours exemplaire

La nomination de Me Belinda Luntadila à la présidence du panel n’est pas anodine. Avocate au barreau de Kinshasa/Matete depuis 2001, elle est diplômée en droit privé et judiciaire de l’Université Protestante au Congo. Elle a occupé des postes clés dans plusieurs ministères et à la Commission Nationale des Droits de l’Homme, où elle fut rapporteuse et porte-parole.

Son engagement pour les droits humains, notamment ceux des femmes et des enfants, lui a valu plusieurs distinctions internationales, dont le Prix Africain de Promotion de la Femme (Mama Awards) et le Grand Prix de la Femme.  Elle est également membre de la Commission de discipline de la FIFA, une fonction obtenue lors du 75ᵉ Congrès tenu au Paraguay en mai 2025

Une figure de l’intégrité et du leadership féminin

Belinda Luntadila incarne une nouvelle génération de leaders congolais, alliant rigueur juridique, engagement social et passion pour le sport. Sa nomination est saluée par la société civile, notamment par le Collectif des ONG et Mouvements de la Jeunesse Féminine (COJEF), qui voit en elle un symbole fort du leadership féminin en RDC.

Avec cette restructuration, la FIFA espère restaurer la crédibilité du processus électoral de la FECOFA et ouvrir la voie à une gouvernance plus transparente et inclusive. Le football congolais tient peut-être là sa chance de renouveau.