Le basket féminin à Bukavu semble s'engager sur une pente glissante, où l’espoir cède peu à peu face à des difficultés qui se multiplient. Après l’absence regrettée de l’équipe de Caviar Basketball Academy la saison dernière, c’est au tour des championnes en titre de Chaux Sport, victorieuses à deux reprises, de se retirer de la compétition cette année. Un coup dur supplémentaire dans une série d'événements malheureux qui minent ce sport chez les dames.
Les interrogations fusent, et les questions sur l’avenir du basket féminin à Bukavu deviennent pressantes : la division féminine va-t-elle être fermée ? Si tel devait être le cas, ne serait-il pas légitime de se demander pourquoi l’avoir créée au départ ? Car derrière cette question se cache une réflexion plus profonde sur l’engagement et les ressources allouées à ce sport, souvent éclipsé par la dimension masculine du basket.
Les défis sont nombreux, mais ce n'est pas un naufrage inévitable. Quand même ! Pour redresser la barre, plusieurs pistes peuvent être explorées :
1. Relancer les tournois interscolaires
Ceci doit se faire dans le but de transmettre cet amour du basket aux élèves et surtout pour détecter des talents du futur. C'est là que serait la vraie pépinière du basket féminin. Cela permettrait également aux Coachs de suivre l'évolution de certaines athlètes et renforcer ainsi leur savoir-faire.
2. Améliorer les conditions d'engagement des équipes et travailler sur la visibilité du basket féminin
Tout n'est pas question d'argent mais investir dans le basket féminin est perçu comme une dilapidation des capitaux. Comment changer ce paradigme ? Comment faire pour ne pas décourager ceux qui investissent dans ce sport ? Des aides pour les déplacements et des infrastructures améliorées offriraient aux équipes un cadre plus propice à la compétition. De plus, il est primordial de donner plus de visibilité au basket féminin, tant dans les médias locaux que dans l’organisation des compétitions. Cela permettrait non seulement de valoriser les performances des équipes, mais aussi d’attirer plus de soutiens et de sponsors d'ici et d'ailleurs. Ce point fait aussi mention de récompense digne à la fin de la saison.
3. Association des anciennes gloires et des joueuses professionnelles
Pour encadrer les moins jeunes, il serait bénéfique d’impliquer les anciennes gloires ou des joueuses expérimentées dans l'encadrement des jeunes talents en organisant des programmes de mentorat, des ateliers de formation ou même des matchs d'exhibition tout en insistant sur l'aspect pédagogique de ce sport.
4. Organisation des ateliers de sensibilisation sur l’importance du sport féminin
Il est un mythe sur ce sport et ses pratiquants : "Celles qui jouent au basket sont des enfants difficiles" (communément connues comme des SHINDIKANA). Comment déjouer la suprématie de ce mythe éhonté ? Un travail de sensibilisation auprès des familles est nécessaire pour lutter contre les préjugés et encourager la participation des jeunes filles au basket. Des campagnes de sensibilisation, organisées en collaboration avec les écoles, les ONG et les médias locaux, permettraient de promouvoir le sport féminin et de montrer son importance pour l’épanouissement personnel et social.
5. Mobilisation des entreprises locales et des sponsors
Il serait difficile pour ce sport de survivre sans sponsors. La recherche de partenaires et de sponsors locaux est cruciale pour assurer la pérennité du basket féminin. Les entreprises locales pourraient être incitées à soutenir les équipes en échange de visibilité.
6. Mise en valeur des ambassadrices du basket féminin
Pour susciter une émulation positive, il serait judicieux de mettre en avant des figures emblématiques du basket féminin qui ont marqué l’histoire du sport à Bukavu ou au niveau national. Ces ambassadrices pourraient servir de porte-parole pour promouvoir le basket féminin, attirer des sponsors et inspirer les jeunes joueuses.
7. Mise en place des tournois internationaux
Ne pas rester figées à Bukavu seulement. Il y a lieu de faire des sorties pour se mesurer avec d'autres entités sportives au niveau régional. Ces tournois, organisés ici ou ailleurs, favoriseraient non seulement l’échange de pratiques, mais aussi la reconnaissance du basket féminin de Bukavu au niveau régional et continental.
Le sport n'a pas de sexe. Voir cette discipline sombrer devrait inquiéter tous les observateurs. En somme, revitaliser le basket à Bukavu nécessite d'améliorer les infrastructures, de former les jeunes, de promouvoir des compétitions locales et de créer des partenariats. Ces actions, accompagnées d'une médiatisation efficace, permettront de redonner au sport sa vitalité et d'attirer de nouveaux talents et supporters.
#SEREMU II
0 Commentaires